16 mars 2009

La réflexion de notre parrain Yann Cucherat sur le thème de la « confiance »


La confiance n’est pas une qualité innée, acquise avec la naissance ; c’est le fruit d’un travail, d’un effort sur soi et même je le pense vraiment d’un courage.

L’oisillon qui est poussé hors du nid par sa mère ne se pose pas la question de savoir s’il a assez de confiance en lui pour pouvoir gérer la hauteur de la chute, il bat des ailes et trouve instinctivement une aptitude inscrite en lui : il n’en avait pas conscience mais il savait déjà.

L’individu lui possède la pleine perception de ses agissements. Par l’expérience individuelle et par intuition immédiate, il a pleine conscience de ce qu’il fait et cette acuité renforce des sentiments positifs ou négatifs vis-à-vis de lui-même, lui renvoie l’image qu’il se fait de lui. La confiance en soi participe de cette construction. Elle est le résultat d’un combat, la récompense d’un travail sur soi, le sentiment éprouvé en retour d’une démarche volontaire qui exige effort assidu, maîtrise de soi et dépassement.

Pour un sportif comme moi, qui ai choisi la gymnastique sportive comme discipline et art de vie, la confiance passe par la maîtrise de plusieurs paramètres :

- Une préparation sérieuse : mettre tous les atouts de son côté ; un travail minutieux, répété, rigoureux et la passion pour ce que l’on fait. Un investissement total, synonyme de stabilité, de sécurité qui écarte l’aléatoire, la chance, le danger. Ce qui aboutit à un athlète en forme, un gymnaste entraîné, au sommet de ses exigences.

- La gestion des compétitions : acquérir la maîtrise par l’habitude et l’expérience des facteurs déstabilisants. Abstraction du contexte de l’enjeu, maîtrise des facteurs émotifs.

- L’image de soi : connaître ses capacités et ses possibilités.

Justement, les Grecs qui ont inventé les jeux Olympiques nous proposent parmi d’autres deux règles de sagesse :
- le célèbre principe « Connais-toi toi-même » dont nous venons de parler,
- et la seconde maxime, moins connue, « Rien de trop ».

Pour ce qui est du « Rien de trop », les grands champions ne sont pas à l’abri, dans leur quête effrénée de performances et de podiums, de basculer, comme le dénonce parfois l’actualité sportive, dans la toxicomanie par la tentation de la tricherie et donc du dopage. Même le grand sportif n’est pas à l’abri de ses faiblesses.

Pour revenir au vol de l’oiseau, celui-ci est imperfectible. Il est déjà parfait. La chance pour l’homme, c’est son manque de confiance en lui, cela lui permet de se perfectionner, de grandir.